la Fabrique ethique
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La Collection Capsule ''À Pas de Velours'' a été élaborée à partir de vêtements intentionnellement coupés et jetés par le Groupe Dynamite. Cette action a été mise en lumière lors d'un reportage élaboré par Pierre-Olivier Zappa pour l'émission JE, diffusée sur les ondes de TVA le 31 mars 2016. 

Sonia Paradis, Directrice de l'École de couture la Fabrique éthique, reçoit alors le mandat de détourner ces matières textiles des sites d'enfouissement. Lors de ce projet, elle s'engage de plus à promouvoir les savoir-faire locaux et à sensibiliser la population, ainsi que les acteurs de l'industrie, à l'importance du développement locale et durable de l'industrie de mode et du textile au Québec.

Elle décide alors de contacter le Groupe Dynamite afin de mieux comprendre et de dresser un portrait plus complet des circonstances qui ont poussé l'entreprise à agir de la sorte. Vous pouvez consulter l'entrevue en cliquant ICI.

Texte de dévoilement de la collection À Pas de Velours, par Sonia Paradis
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J'ai travaillé au sein de l'industrie montréalaise en tant que designer durant de nombreuses années. J'ai quitté l'industrie du Fast Fashion parce que les conséquences environnementales et sociales étaient trop grandes. Je créais des trucs que les gens ne voulaient pas, sans considération pour les limites posées par nos écosystèmes, ou me poser des questions sur les conditions de travail des gens qui participaient à la production. Pourtant, je sentais que j'avais une responsabilité en tant que créatrice.

A titre de Designer de mode, j'ai créé des styles de qualité médiocre imitant les dernières tendances destinés à être distribués dans des grandes chaînes. Plusieurs des vêtements que j'ai créés n'ont jamais trouvé preneur. Les entreprises pour lesquelles j'ai travaillé ont dû acheter des quantités plus grande que ce qui était nécessaire parce qu'elles devaient rencontrer les quantités minimums requises des sous-contractants asiatiques, accumulant ainsi un surplus d'inventaire. Vu le rythme trop rapide de production et le manque de ressources humaines (car il faut couper dans les coûts pour demeurer compétitif les amis), des erreurs de production se sont glissées et nous avons reçu des items invendables destinés directement au déchiquetage. On a aussi reçu des production entières de tissu et de vêtements qui n'étaient pas de la même qualité que ce que nous avions approuvée. On a reçu des collections avec des délais de livraison si grands qu'il n'était plus possible de les mettre en marché. Les surplus d'inventaire sont une conséquence quasi inévitable du modèle de distribution de produits mode actuellement en place... Je voulais que ma créativité serve à créer un monde meilleur et je ne voyais comment il était possible de le faire l'intérieur de l'industrie. Donc j'ai fondé mon entreprise!

Depuis 2011, la Fabrique éthique offre des cours de couture et des conférences de sensibilisation parlant des enjeux sociaux et environnementaux de l'industrie de la mode et du textile. Nous travaillons dans le domaine du DIY (Fais-le toi-même) parce que ça nous permet de préserver les savoirs locaux, de revaloriser de vêtements existants, de permettre aux gens d'apprécier les savoir-faire reliés au merveilleux monde de la couture, ce qui leur permet de faire des achats plus conscients et de soutenir nos designers. Notre mandat est l'éducation et la conscientisation.

Le 27 mars dernier, l'émission JE m'apportait deux gros sacs noirs de poubelles remplis de vêtements lacérés et jetés par les employés du Groupe Dynamite. La marchandise avait été détruite afin d’éviter qu’elle se retrouve sur un marché parallèle.

Vu mon histoire, il est évident que je ne suis pas, et ne serai jamais en accord avec les gestes posés par le Groupe Dynamite ce jour-là. Détruire intentionnellement des vêtements lorsque des gens moins fortunés en ont besoin localement, lorsque nous avons extrait et transformé d'innombrables ressources naturelles non renouvelables pour les produire, lorsque des gens ont fait l'effort d'assembler ces vêtements et que ces produits ont traversés l'océan pour parvenir jusqu'à nous est inacceptable pour moi.

Mais pour permettre le développement durable de l'industrie locale, ce qui est l'objectif de la Fabrique éthique et de La Gaillarde, il faut être capable de faire preuve de discernement et arrêter de pointer du doigt. Il faut regarder les circonstances de façon intelligente, trouver les sources du problème, établir un dialogue et trouver des solutions, tous ensemble.

J'ai contacté M. Sylvain Duval, chef de l'exploitation du Groupe Dynamite, afin d'en apprendre plus sur les vêtements qui m'avaient été apportés et aussi pour discuter de leur approche face à la gestion de leur inventaire.

Monsieur Duval avait déjà expliqué publiquement que le Groupe Dynamite avait une entente pour la gestion de leurs surplus d’inventaire avec l'organisation « les grands frères et les grandes sœurs ». Pour des raisons de logistique, l'organisation a éprouvé des difficultés face à la gestion de ces surplus. C'est alors que le Groupe Dynamite a débuté ses démarches pour trouver un nouveau partenaire. Malheureusement, durant la courte période entre ces 2 évènements, l'entreprise n'a pas vu d'autres options pour gérer les surplus que de disposer de leur marchandise en la détruisant. Ce serait ces vêtements que j'ai reçu à l'atelier.

Le Groupe Dynamite a depuis trouvé un partenaire pan-Canadien qui pourra gérer le flot de marchandise. Ils ont trouvé un 2e partenaire au cas où le premier éprouverait des difficultés.

Vous savez, il est très facile de diaboliser les grandes entreprises, de faire preuve de cynisme, de méfiance, de banaliser leur contribution, surtout quand elles se montrent généreuses. J'ai cessé il y a longtemps de penser aux grandes entreprises comme de vilaines entités anonymes simplement parce que le cynisme ne mène à rien. J'ai choisi l'espoir. Je préfère penser que ces entreprises sont composées d'individus. Les êtres humains ne prennent pas toujours de bonnes décisions, très souvent parce qu'ils se sentent plus concernés par un bénéfice immédiat qu'une vision à long terme.

Le Groupe Dynamite, compte plus de 4 655 employés au Canada, 617 employés à son siège social, dont 78 employés en Design. L'entreprise et ses employés appuient activement une variété d’initiatives caritatives, locales, nationales et internationales via leur programme « Faites une différence ». L'entreprise et ses employés ont remis 76 00$ à la Fondation Starlight Canada, 155 300$ à Centraide Grand Montréal en 2015.

Depuis l’automne 2015 l'entreprise a développé un partenariat avec la fondation Canadienne Children’s Aid Foundation et Américaine Soles4Souls, à qui ils remettent une partie de leur inventaire non vendu. Ce don représente une valeur de plus 1.5 million de dollars.

Les grandes entreprises ont de grands impacts! Je ne suis peut-être pas en accord avec leur modèle d'entreprise car je n'aime pas les modes de production actuelle du Fast Fahion, mais je suis tout de même capable d'admettre que le Groupe Dynamite joue un rôle important au sein de l'industrie de la mode au Québec.

Je comprends aussi que l'entreprise est composée d'individus et que chacun d'entre eux a le potentiel de changer les choses, tout comme vous avez aussi le potentiel de porter le changement autour de vous.

Pour moi, la mode est l'expression d'un contexte culturel, politique et social. L'industrie de la mode est l'expression des valeurs qui sont véhiculées par notre société. Une des plus grandes problématiques en lien avec l'industrie vient du fait que nous produisons trop, sans considération pour les ressources écologiques et humaines nécessaires. Nous ne savons plus d'où proviennent nos vêtements, ni comment ils ont été fabriqués, ou ce qu'ils deviendront suite à leur utilisation.

Pourtant, créer un tissu demande des ressources naturelles, des nombreux produits chimiques, des infrastructures, de l'énergie et des savoir-faire. Quand je regarde un tissu, j'image aussi les gens qui les ont fabriqués, et l'environnement dans lequel ils vivent. Je réalise alors que les objets qui m'entourent ont de la valeur. Et c'est la raison pourquoi j'ai passé des centaines d'heures à revaloriser, bénévolement, les vêtements qui m'ont été apportés par JE.

Pourtant, au Québec, à chaque année, plus de 180 000 tonnes de vêtements échappent aux mailles du recyclage et sont dirigés vers les sites d'enfouissement. Sérieux? On est pas capable de faire mieux?

L'industrie de la mode et du textile fait partie de l'histoire du Québec, de notre patrimoine culturel. La délocalisation de notre industrie locale vers les pays où le coût de main d'oeuvre est plus abordable a entraîné une perte d'expertise, la disparition d'une main d'oeuvre qualifiée, et donc, une perte d'autonomie et de résilience.

J'estime que la mode québécoise actuelle est le fruit d'une longue succession d'entrepreneurs, de créateurs et d'artisans qui ont su mettre en valeur les particularités de notre culture et de notre climat. Par leurs façons de trouver des solutions esthétiques et pratiques applicables à notre société et à notre style de vie, ils ont développé un langage esthétique qui nous est propre.

Acheter local c'est permettre à nos créateurs d'exprimer les différentes facettes de notre culture, et donc d'en permettre l'évolution. Et je crois que soutenir le travail de nos designers est urgent.

Les créations que vous avez vus plus tôt, la collection capsule que je vous présente aujourd'hui et la tenue de Noémie Giasson que nos présenterons plus tard ne sont pas de la simple marchandise, c'est le produit de notre culture. Tout ce que j'espère, c'est que nous aurons l'audace d'endosser et de soutenir le travail de ceux qui favoriseront l'émergence de la société à laquelle nous désirons appartenir.

Dans le cadre du projet ''A Pas de Velours'', j'ai coupé plus de 200 vêtements endommagés afin de leur donner une seconde vie! Au delà du fait qu'ils étaient endommagés, les vêtements s'adressaient à une jeune clientèle et étaient si petits que je ne pouvais pas simplement les réparer... je n'ai pas eu d'autres choix que de créer de nouveaux tissus. J'ai coupé les vêtements en fils, j'ai enfilé mon métier à tisser, et j'ai tissé. Tous les designers savent que chaque matière a son propre langage. Ma matière première était du velours... donc j'ai perlé et j'ai brodé. Toutes des techniques qui ne sont plus possibles localement car la main d'oeuvre coûte trop cher... Le processus a été long, très, très, très long.

Mais je suis descendante d'un peuple qui a réussi à faire beaucoup avec peu. J'ai simplement fait appel aux connaissances en lien avec notre patrimoine textile. Et surtout, j'ai fait preuve de la persévérance et de l'ingéniosité nécessaire pour protéger les valeurs de justice sociale, de résilience et d'autonomie avec lesquelles j'ai été éduquée.

C'est aussi dans ma nature de douter, donc c'est avec beaucoup de vulnérabilité que je fini mon discours et vous présente mes créations... j'espère que vous allez apprécier :)

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